May 23, 2023
En matière d’optique, l’instauration de l’offre « 100 % santé » par l’article 51 de la LFSS pour 2019 a eu pour conséquence de créer 2 catégories de prise en charge des verres et des équipements d’optiques au sein de la LPPR.
Pour prétendre à un remboursement, les équipements d’optique doivent figurer sur la LPPR. Deux modalités coexistent pour que ces équipements y soient inscrits : l’inscription sous ligne générique (description générique) ou l’inscription sous nom de marque.
Dans le premier cas, il importe de rattacher son produit à la ligne générique correspondante, c’est-à-dire à une catégorie homogène de dispositifs médicaux soumise à des spécifications techniques minimales, ainsi que, le cas échéant, à des indications et conditions de prescription et de délivrance précisées sur la LPPR. Dans ce cadre, il convient d’obtenir un numéro d’identification individuel du produit à la LPPR pour obtenir son rattachement à ligne générique identifiée.
Dans le second cas, lorsque le produit ne correspond à aucune description générique, il peut faire l’objet d’une inscription sous nom de marque. Dans ce cadre, un dossier complet doit être déposé auprès de la CNEDiMTS (la Commission nationale d’évaluation des dispositifs médicaux et des technologies de santé) qui évaluera le bénéfice clinique du produit DM, ainsi que sa place dans la stratégie thérapeutique.
Si les deux classes font l’objet d’une inscription à la LPPR, le référencement ou l’inscription de verres ou d’équipements d’optique dans l’une ou l’autre de ces classes, en ligne générique, fait l’objet de procédures d’inscription spécifiques, via le site démarches-simplifiées.fr.
Quelques particularités à savoir :
L’arrêté du 3 décembre 2018 portant modification des modalités de prise en charge de DM et prestations associées pour la prise en charge d’optique médicale au chapitre II de la LPPR prévoit une procédure de référencement spécifique pour les verres de classe A via la soumission d’un dossier technique soumis à un format particulier.
Il est obligatoire pour un fabricant qui souhaite commercialiser des verres de classe B, de référencer au moins un verre de classe A de correction identique. A noter sur ce point, qu’un fabricant doit pouvoir fournir rapidement aux distributeurs l'ensemble des verres qu'il a référencés.
Les fabricants de classe A ou B sont concernés par l’obligation de déclaration des ventes posée à l’article L. 5121-18 du Code de la santé publique (« CSP »). Cette déclaration concerne les fabricants assujettis à la TVA qui effectuent leur première facturation de DM définis à l’article L. 5211-1 du CSP en France, à savoir notamment les verres et équipements d’optiques.
Depuis 2021 également, une déclaration des prix de vente (net de remises ou taxes) doit être réalisée par les exploitants ou fournisseurs de distributeurs au détail de produits et prestations inscrits sur la LPPR auprès du CEPS. Pour en savoir plus: Nouvelle obligation déclarative pour les sociétés commercialisant au moins un produit de santé inscrit sur la LPPR.
La LFSS pour 2023 a été adoptée et, contre toute attente, le secteur de l’optique n’a pas été épargné par le dispositif d’encadrement des marges des professionnels de santé délivrant des DM dans le cadre de la LPPR. La conséquence du 14° de l’article 58 de la LFSS est donc la consécration d’un nouvel article L. 165-3-4 du CSS conférant aux ministres chargés de l'économie, de la santé et de la sécurité sociale le pouvoir de fixer les marges de distribution des produits inscrits sur la LPPR. Autre conséquence de cet article : l’instauration d’une mesure d’encadrement des remises consenties par les fournisseurs qui désormais « ne peuvent excéder, par année civile et par ligne de produits,pour chaque distributeur au détail, un pourcentage du prix exploitant hors taxe de ces produits ».
L’amendement introduit par le Sénat visant à exclure les produits d’optique et d’audition du périmètre d’application de cet article n’a pas été retenu. Le Conseil constitutionnel avait été saisi pour se prononcer sur la constitutionnalité de cet article et a rendu une décision le 20 décembre 2022 déclarant l’article conforme à la Constitution.
En l’état actuel de la LFSS pour 2023, l’optique est donc concerné par ce nouvel encadrement. Il n’y a pas encore eu de décret ou d’arrêté publié qui apporte des précisions.